Jacques et son maître

Une comédie philosophique et truculente

Jacques et son maître, une comédie cocasse de Milan Kundera, montée par Le Trident et le Théâtre Pupulus Mordicus.

7 février 2008

Marie Ferland

Le 26 février, le Centre culturel propose Jacques et son maître, un truculent texte de Milan Kundera où se donnent rendez-vous personnages colorés, marionnettes de grand format et effets spéciaux.

Jacques et son maître parcourent la campagne en se racontant leurs histoires d'amour pour passer le temps. Au travers de leurs récits, Jacques se révèle un fervent adepte du libertinage alors que son maître, n'ayant d'yeux que pour une coquine aux courbes généreuses, s'avère bien naïf lorsqu'il est question des femmes. En cours de route, les anecdotes comiques laisseront peu à peu la place aux questions existentielles, alors que les amants découvrent qu'ils ne sont que les pauvres pantins des jeux de la séduction où le mensonge, l'hypocrisie, la manipulation et la trahison sont au service d'une vengeance implacable.

Jacques et son maître est une comédie cocasse qui pose les questions existentielles de la passion amoureuse, de la jalousie, de la vengeance et de la destinée de chacun. Qui sommes-nous? Que faisons-nous? Où allons-nous?

De Diderot à Kundera

Librement inspiré de Denis Diderot et de son célèbre antiroman Jacques le fataliste, Milan Kundera fait paraître, en 1981, Jacques et son maître – Hommage à Denis Diderot en trois actes. L'auteur tchèque y reprend les éléments essentiels à l'histoire originale de Diderot tout en ne se gênant pas pour en renouveler la forme.

Achevée en 1783, cette œuvre de Diderot en est une insolite où l'auteur donne libre cours à sa fantaisie, sans respecter ni les lois du récit ni la construction romanesque, faisant s'adresser au lecteur un narrateur souverain et taquin : «Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu'il ne tiendrait qu'à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques, en le séparant de son maître et en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu'il me plairait…»

Diderot coupe le récit par d'innombrables digressions, y ajoute des épisodes qui ne sont que vaguement liés à l'histoire principale. Tout ce qui est raconté est mis en doute, rien n'est tout à fait sérieux. Et ce sont justement cette liberté et cette originalité qui ont séduit Milan Kundera.

Heureuse union théâtrale

Depuis plus de 30 ans, Le Trident aborde les classiques avec savoir-faire, pour le plus grand plaisir d'un large public. Il s'allie cette fois le génie créatif de la compagnie de théâtre de marionnettes Pupulus Mordicus. Le résultat est aussi surprenant que spectaculaire! Les marionnettes géantes, les effets spéciaux et la comédie sont au rendez-vous pour livrer ce truculent texte de Milan Kundera.